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Science et éthique

Il me tient à coeur de ne pas me contenter de ma « sensibilité », de ne pas conseiller qu’à partir de ce que j’ai toujours vécu personnellement, toujours cru. La perception qu’on peut avoir n’est pas forcément proche de la vérité sans la moindre connaissance. Pour moi, la sensibilité sans le savoir engendre de l’improvisation et égrène des méconnaissances (dans le meilleur des cas).

Par conséquent, je me forme, j’étudie, sur les chiens, leur domestication, leurs fonctions, leurs origines, les maladies, les apprentissages, les émotions, leurs sens, leurs interactions, leur familiarisation, etc. Bien que nous cohabitons avec les chiens depuis au moins 15.000 ans, nous ne cherchons à les comprendre que depuis peu (même si des observations ont été faites ici et là). Je lis, j’écoute, je visualise, j’assiste. Je fais des choix car les 24h d’une journée ne sont pas suffisantes pour tout acquérir. 

Cependant, si la science apporte des connaissances, mon éthique me conduit à privilégier et exclure certaines pratiques.

La science m’enseigne qu’ajouter un aversif après un comportement pour diminuer son apparition est efficace. Or, je refuse de pratiquer ainsi. En effet, si le chien opère certains comportements, il peut avoir une motivation particulière. Si je ne fais que disparaître le comportement qui m’est indésirable, cela ne signifie pas que sa motivation n’est plus là. Par ailleurs, la science m’informe aussi que l’ajout d’un aversif modifie la relation négativement, que ce soit temporairement ou sur du long terme. Imaginez que je vous hurle dessus chaque fois que vous approchez de mon ordinateur avec un sandwich ; si votre comportement cesse, croyez-vous que votre perception de moi reste la même ? Si encore je n'avais que ça à ma disposition...

Laisser volontairement le chien démontrer un comportement indésirable est exclu pour moi. Le comportement indésirable peut être, par exemples, aboyer de façon intempestive quand il est seul, bondir en bout de laisse et aboyer fort quand il voit certains éléments, manger ce qui se trouve sur la table. En laissant le comportement avoir lieu, être répété, je lui offre la possibilité d’être mémorisé. Même si mon objectif est de faire en sorte qu’il disparaisse, je viens paradoxalement de favoriser ancrage. Qui plus est, en quoi est-ce moralement juste de laisser le chien produire un comportement que je réprouve pour ensuite le réprimander (même si c’est avec « douceur ») ?

Tenir compte du langage corporel du chien, des signes de son état émotionnel, me permet de le maintenir dans un état où il est apte à opter pour d’autres stratégies, à intégrer d’autres apprentissages, à comprendre les changements à opérer, à coopérer en confiance.

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