Il est important de distinguer la punition au sens commun et celle au sens comportemental.
Selon le Larousse, punir = « frapper quelqu’un d’une peine, sanctionner un acte ». La punition est alors un châtiment en conséquence.
Au sens comportemental, la punition diminue la possibilité pour un comportement d’apparaître.
Même si l’objectif semble le même, nous allons voir qu’au niveau comportemental elle implique plus que la sanction.
En comportement, on distingue deux types de punition :
la positive, qui ajoute un élément en conséquence du comportement afin de motiver à ne pas le réitérer,
la négative, qui retire un élément en conséquence du comportement afin de motiver à ne pas le réitérer.
Il n’est pas question de considérer les éléments qualitativement, même si l’apprenant le perçoit désagréablement.
Par exemple, si Toutou me saute dessus :
- punition positive = j’ajoute mon bras pour qu’il n’y parvienne pas et le pousse avec,
- punition négative = je me recule alors qu’il est en train de sauter (donc je me retire).
Les limites de la punition
Si elle est appliquée telle que perçue au sens commun, le risque est que si Toutou réitère son comportement indésirable, il n’y a pas eu punition. Potentiellement, vous vous êtes déchargés d’une émotion négative, c’est tout.
N’enseigne pas quoi faire. En effet, si je passe mon temps à punir le comportement de sauter et que Toutou adore l’accomplir, il n’apprend pas que je peux être ravie s’il m’accompagne avec ses quatre pattes au sol.
Est contextuelle. Si votre chiot est puni parce qu’il a déféqué sur le tapis, en supposant que votre timing soit parfaitement adapté, il apprend que déféquer sur le tapis n’est pas dans les comportements que vous acceptez. Si votre timing n’est pas exact, il apprend qu’un caca sur le tapis vous met de mauvaise humeur.
N’agit que sur le comportement, pas ses motivations. Si votre chien tire en laisse, et que vous souhaitez lui enseigner à marcher de façon détendue, sans avoir analysé ses motivations (s’approcher plus vite de copains, s’éloigner par peur d’un bruit...), il risque soit de recommencer, soit de présenter un autre comportement (qui peut aussi être indésirable).
L’apprenant détermine ce qui est punitif. Si vous poussez Toutou quand il vous saute dessus, mais qu’il prend ça pour un jeu, vous venez de renforcer ce comportement, et non de le punir. Si vous caressez Toutou pour renforcer un comportement que vous désirez, alors qu’il n’apprécie pas les contacts, vous venez de le motiver à ne pas réitérer le comportement, donc de le punir.
Avant de punir un comportement, je vous recommande :
de vous assurer qu’il ne soit pas intrinsèque à votre chien (par exemple, un terrier qui creuse dans le jardin)
de vérifier que Toutou n’a pas de douleurs ou inconfort physique qui explique ce comportemental
que ses besoins primaires sont remplis (manger, boire, dormir, se sentir en sécurité)
que vous ne gagneriez pas du temps, de l’énergie, et du crédit relationnel, en lui enseignant directement les comportements que vous désirez voir répétés.
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