Il peut arriver que je sois contactée pour une problématique particulière et que je propose pourtant des exercices qui ne lui sont pas directement liés pour commencer. En effet, si lors du premier rendez-vous et/ou par la suite je constate qu’il manque certaines compétences à Toutou pour être capable de bien mettre en place des apprentissages désirables et que les comportements indésirables disparaissent, je vais alors m’atteler à les lui faire acquérir.
Par exemples :
Vous m’appelez pour que votre chien sorte dans la rue sans tirer. Lors de mon évaluation, nous en arrivons à la conclusion que sa problématique principale n’est pas de marcher en laisse sans tirer, mais de gérer ses émotions en réaction à certains stimuli sans excès. En fonction des stimuli concernés, les entraînements pourront avoir lieu en intérieur (si le chien ne supporte pas d’être surpris, débuter d’associer ses réactions à quelque chose d’inattendu en intérieur permet de minimiser l’influence d’autres stimuli et qu’il se sente en sécurité en plus), en extérieur à une certaine distance (si le chien ne supporte pas les vélos, je vais débuter ses apprentissages dans un parc où la distance sera réduite au fur et à mesure de ses réactions, afin qu’il puisse en croiser sans difficultés).
Vous m’appelez pour que votre chien parvienne à demeurer seul sans faire de destructions et vocalises importantes chez vous. Lors de mon évaluation, nous en arrivons à la conclusion que sa problématique principale n’est pas de détruire ni d’aboyer, mais de ressentir de la panique dès qu’il est seul. Il ne va pour moi pas être question de le mettre en solitude directement. Nous allons établir des apprentissages via des étapes pour qu’il se détende à l’approche de la solitude.
Des exercices annexes
Dans plusieurs cas, je propose des exercices qui ne semblent pas liés à la problématique.
Par exemples :
je peux proposer d’enseigner à Toutou à rechercher des odeurs aux pieds des arbres ou à faire des jeux à toucher la main de son humain, quand je suis appelée parce qu’il tire en laisse ;
je peux proposer d’enseigner à Toutou à se détendre, à se poser sereinement chez lui, à s’occuper aussi de façon autonome même quand ses humains sont là, quand je suis appelée parce qu’il panique lors de moments de solitude.
Aller dans le vif du sujet
Si je mets un chien qui n’a pas les compétences requises directement dans l’environnement où je sais qu’il échoue et dans les circonstances qui ont motivé ses humains à me contacter, alors je construis un plan qui repose sur des sables mouvants. Je l’expose lui et son foyer à l’incertitude, à l’entretien de comportements indésirables, ou à devoir les rompre sans élégance.
Supposons que je vous propose de skier sur un piste rouge, alors que vous hésitez encore sur la façon d’enfiler vos chaussures dans les skis, est-ce que cela sera judicieux ?
Supposons que je vous propose de faire de la voile, alors que vous ne savez pas nager. Potentiellement, cela peut ne pas être un souci si vous demeurez sur le bateau et êtes sûr à 200 % d’y demeurer… Dans les faits, commencer par apprendre à nager peut vous donner des compétences qui rendront votre navigation plus sereine.
Par ailleurs, selon le travail à envisager, Toutou peut avoir des comportements indésirables car il est submergé, tant par les informations sensorielles (trop de mouvements et/ou de sons pour lui), que par ses émotions, que par celles des humains. Cet état le rendrait incapable d’appréhender de nouveaux apprentissages sereinement, qu’il serait en mesure de généraliser, d’extrapoler.
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