Quand on note un comportement chez le chien, une observation globale, une analyse complète, permet de s’assurer de confirmer ou infirmer un diagnostic. Cela permet aussi d’exclure certaines problématiques. Les solutions pour modifier des comportements et/ou des perceptions émotionnelles ne sont pas généralisables. Il ne suffit pas de considérer un comportement indésirable et d’y appliquer un remède pour que la situation se résolve. Certains comportements sont des symptômes d’autres, sont motivés par des émotions, par un état de santé particulier, ont été renforcés, en masquent d’autres. Une clef n’ouvre pas toutes les serrures.
Par exemples :
Votre chien aboie quand vous partez de chez vous :
il est derrière la porte et ne supporte pas qu’elle soit fermée
il est derrière la porte et panique à être seul
il est derrière la porte car des fois en partant vous lui parlez et des fois non
il est loin de la porte et s’amuse
il est très sensible aux sons et la clef dans la serrure l’horripile
il est loin de la porte et répond à un autre chien de votre rue
il est derrière la porte et s’ennuie car il ne sort pas plus de 15 min par jour
Derrière toutes ces observations, des motivations différentes déclenchent les aboiements : une association négative, un manque d’informations ou des informations contradictoires qui créent de la confusion, un état de panique, un ennui, un plaisir… En démasquant de quoi les aboiements sont le symptôme, on peut appliquer les apprentissages les plus adaptés au mieux. D’un côté, il va être question d’enseigner au chien à ne pas réagir à des stimuli sonores, d’un autre à avoir davantage d’occupations, d’un autre à le désensibiliser à la solitude, etc. Ne traiter que les aboiements seraient faire abstraction de ce qui les engendre.
Votre chien chouine, aboie, tire au bout de la laisse à la vue d’un autre chien :
il veut réduire la distance pour jouer = copain
il veut augmenter la distance par peur = ennemi
il veut réduire la distance pour consommer = casse-croûte
il est confus et régi par un conflit entre une volonté de faire connaissance et un refus d’interaction
il est tenu avec une laisse trop courte
il veut prévenir car ressentant des douleurs il anticipe une interaction désagréable
il a associé la vue d’un chien avec l’arrivée d’un être qu’il apprécie beaucoup
Ce n’est pas parce que votre chien aboie en bout de laisse que cela révèle forcément la même problématique. D’un côté, il va être question de lui apprendre à gérer son excitation et/ou sa frustration, d’un autre côté à opter pour d’autres stratégies de communication, d’un autre à le traiter physiquement, d’un autre à changer les outils de promenade, etc.
Si vous éternuez et je vous donne des mouchoirs, je ne viens que de traiter ce qui est visible et accessible. Cependant, vous pourriez éternuer à cause d’une allergie, à cause de reflux gastriques, à cause d’un rhume, ou de tout autre chose.
Lorsqu’on intervient, il n’est pas question que de transmettre des outils pour modifier des comportements indésirables, mais d’évaluer une situation dans son ensemble pour que ceux qui sont transmis correspondent au mieux et permettent une évolution positive pour l’ensemble des individus.
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