Ce qui se cache derrière le mot « bêtises » revêt souvent plusieurs réalités.
D’un côté, on a la perception de l’humain.
Laquelle diffère selon ses propres influences (culturelle et/ou expérience personnelle). Pour certains, un chien qui « se permet » de s’étaler sur le canapé, sans y avoir été invité, fait une « bêtise » ; pour d’autres, il s’agit juste d’un emplacement comme un autre pour qu’il se repose. Une personne refuse qu’on donne de la nourriture « humaine » au chien à table ; un invité lui en donne quand même.
Un comportement indésirable est un comportement qui dérange. La problématique pour nos chiens est que souvent nous agissons de façon aléatoire et imprévisible, de façon incohérente et inconstante. Un jour, un chien saute sur des gens ; en conséquence, on le caresse, on lui sourit, on lui parle avec une voix mielleuse. Ce jour-là, il est âgé de moins de quatre mois. Deux jours plus tard, il a joué dans la boue ; la réaction n’est plus la même à son comportement. Six mois plus tard, selon la race, il peut avoir grandement grandi ; la réaction n’est plus la même à son comportement.
D’un autre côté, on a la perception du chien.
Il peut s’agir d’un comportement normal, mais peu toléré. Dans cette catégorie, on retrouve par exemples les mordillements du chiot, ses pipis dans la maison, les trous dans le jardin par un terrier.
Ces comportements sont soit inhérents au chien en tant qu’espèce, soit en tant que race, soit dus à l’âge ou l’état de santé du chien.
Il peut aussi s’agir d’un comportement normal, mais désagréable. Dans cette catégorie, on retrouve par exemple la protection de ressource exprimée avec hostilité. Si votre chien ne veut pas partager ses jouets, mais se contente de partir avec et les cache, le comportement sera indésirable, mais minimisé. Par contre, s’il ne veut pas partager et grogne ou mord quand on s’en approche, bien que ce comportement de garder ce qu’il considère à lui soit normal, il devient alors risqué, voire dangereux.
On peut aussi avoir le chien de berger qui « troupeaute ». Il a été créé pour rassembler. La problématique est quand il exprime ce comportement sur des coureurs ou des cyclistes qui ne lui sont pas familiers et tolèrent peu son approche.
On peut aussi avoir le chien en état de panique lorsqu’il est seul et détruit un meuble ou fait un trou dans une porte. Ce comportement exprime une angoisse, même s’il est désagréable de réparer sa maison.
Il peut aussi s’agir d’un comportement adapté dans une situation, mais devenu inapproprié dans une nouvelle.
On va avoir des chiens qui se sont adaptés face à certaines difficultés. Par exemple, des chiens habitués à trouver de la nourriture dans la rue fouillent les poubelles. Or, s’ils sont adoptés en famille et qu’ils poursuivent ce comportement, ce dernier est considéré indésirable.
On va avoir des chiens qui se montrent hostiles avec les autres chiens car ils ont dû user de cette stratégie pour repousser des comportements agressifs. Or, s’ils continuent dans un autre environnement, sans prendre le temps d’observer que l’autre chien n’est pas hostile, leur comportement n’est plus adapté.
Avant d’affirmer que Toutou fait une « bêtise », il est essentiel de se demander si les comportements concernés n’ont pas été entretenus par l’humain, s’ils ne sont pas « normaux » chez l’espèce et/ou la race, s’ils ne résultent pas d’une adaptation.
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