Les entraînements avec les chiens, être soft ou pousser ?

Personnellement, si votre chien mord quand il est caressé, il est possible que je lui enseigne des signaux lui permettant d’anticiper qu’il va être caressé pendant un temps donné. Je respecte ma parole. Le chien ne se sent pas en mal-être. Je n’insiste pas au-delà de ce qu’il peut supporter.

Personnellement, si votre chien n’est pas à l’aise avec ses congénères, quelle qu’en soit la raison, plutôt que de devoir lui mettre une muselière (surtout si elle lui est aversive), je vais faire en sorte d’aller à son rythme pour lui transmettre des compétences et/ou changer sa perception des autres chiens.

Personnellement, si votre chien évite les humains autant que possible, je ne vais pas le tirer pour qu’il avance coûte que coûte (à moins d’une situation très temporaire) et se retrouve entouré d’humains.

Personnellement, si votre chien aboie et hurle et détruit quand vous êtes absents, je vais créer des exercices à progression lente pour solidifier cette évolution, plutôt qu’il ne reproduise encore et encore les mêmes comportements de panique.

Personnellement, si votre chien souffre de douleurs et/ou maladies, j’ajuste les exercices pour qu’il ne soit pas pénalisé en plus par sa santé et soit à même de monopoliser ses ressources mentales pour modifier ses comportements.

Personnellement, si votre chien montre des signes de fatigue physique et/ou mentale et/ou émotionnelle, je ne vais pas insister au point de le mettre en difficulté et que le reste de la séance perde de sa valeur.

Quand je travaille avec des chiens qui souffrent d’anxiété(s) et/ou de peur(s), je refuse de les pousser dans leurs retranchements.

Quand je travaille avec des chiens qui n’ont pas confiance envers l’humain pour les guider, je leur inspire de la sécurité en plus de leur transmettre des compétences.

Quand je travaille avec des chiens qui n’ont pour seule réponse que d’utiliser leurs dents, je n’entre pas en confrontation, je décompose les exercices pour qu’ils acquièrent d’autres apprentissages.

Quand je travaille avec des chiens qui redirigent leur excitation sur les coureurs, les dents en avant, je leur enseigne d’autres comportements pour qu’il décharge autrement.

Quand je travaille avec des chiens qui veulent aller à droite et moi à gauche, je les invite avec le plus grand enthousiasme à me suivre et renforce leur suivi plutôt que de contrer ce qu’ils font.

Travailler avec des êtres vivants, tant les humains que les chiens, requièrent de l’adaptation. Je considère aussi que ma cohérence, ma constance, mon langage corporel, l’absence de flagorneries de ma part, mon insistance à respecter mes valeurs, ma détermination à améliorer le bien-être et pas juste à enseigner des comportements, sont des alliés pour que votre chien suive mes recommandations, même s’il se montre désireux d’en faire autrement.

Ce n’est pas parce que parfois je vais dire « non » à votre chien, que je vais sciemment ignorer son état émotionnel. Ce n’est ni le confort de l’un, ni le confort de l’autre, c’est le bien-être de tous qui me motive.

Mettre un chien dans sa zone rouge, avec des handicaps, n’est pas ma façon de travailler.

Mettre un chien dans sa zone orange, avec des flatteries, n’est pas ma façon de travailler.

Je mets votre chien en zone verte, à la limite de la zone orange, pour qu’il en repousse la frontière lui-même. J’instille des doses infinitésimales de stress pour qu’il soit en mesure, et volontaire, de se dépasser. Je ne passe pas outre les murs que votre chien a construit, je l’encourage à les repousser ou les détruire lui-même.