Personnellement, je les appelle dents de piranha : petites, acérées, aiguisées. Jouez avec un chiot et vos bras diront que vous vous êtes battus avec un tigre.
Récemment, j’ai entendu dire qu’il avait été conseillé d’écraser le museau du chiot lorsqu’il mordille pour lui faire comprendre que ce comportement est indésirable.
Même si la photo est celle d’un chien adulte, elle vous permet de visualiser le système vasculaire de la tête du chien. J’attire votre attention sur la zone autour du nez. Si vous suivez le conseil préconisé – écraser le museau du chiot pour lui fermer –, c’est ce sur quoi vous appuyez. Même sans presser, la zone est très sensible ; qui plus est chez un chiot.
Mais c’est douloureux !
Je conseille toujours à mes clients qui ont des chiots de ne surtout pas attendre de ressentir la douleur pour réagir. D’un jour à l’autre, d’une personne à une autre, nous n’avons pas la même sensibilité. Un jour, vous êtes très fatigué et vous vous agacez au bout de trois secondes ; le lendemain, vous êtes en grande forme et réagissez au bout de dix secondes ; le surlendemain, pour d’autres raisons, la latence avant votre réaction est encore différente. Votre chiot est alors confus, ignorant quelle pression est vraiment tolérée ; il teste car il a appris que la limite n’est pas stable.
Si vous réagissez très rapidement, il apprendra que vous êtes très très très fragile et que s’il veut poursuivre l’interaction, il est important qu’il fasse preuve de précaution en utilisant sa mâchoire, et ce, quel que soit son état émotionnel.
Son besoin !
Les dents de bébé ont poussé ; les dents de bébé tombent ; les dents d’adulte se pointent ; les dents d’adulte poussent et s’installent. Jusqu’à environ leurs six voire sept mois, les chiens expérimentent la douloureuse expérience des dents qui se renouvellent. Lui proposer de se rediriger vers des objets « autorisés » soulagera votre peau.
Et pourquoi pas l’écraser ?
Dans l’esprit de votre chiot, la scène est la suivante : je veux jouer et je ne contrôle pas bien ma mâchoire (car je suis encore en apprentissage), j’ai un peu mal aux dents, je chahute avec mes humains, et alors que tout se passe bien, ils m’attrapent les mâchoires et ferment ma gueule (en plus, des fois, ils la maintiennent ainsi plusieurs secondes, voire appuient si je recommence à jouer).
Même si vous pensez ne pas le blesser, le fait de saisir ainsi sa mâchoire peut induire une émotion négative dans sa relation avec vous.
Imaginez que parce que j’estime que vous me serrez trop fort la main, je décide de vous bloquer les doigts, de les maintenir, de les serrer.
En lui montrant que vous comprenez et vous adaptez à ses besoins, il sera plus en mesure d’apprendre à répondre aux vôtres.
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