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Le seuil de déclenchement

Dernière mise à jour : 17 juin

Seuil de déclenchement, seuil de (in-)tolérance, plusieurs noms sont attribués pour désigner une frontière que le chien établit, involontairement, vis-à-vis de ce qu’il est incapable de gérer émotionnellement. 

Involontairement

Au-delà, et j’ose même dire à sa limite, les réactions dénotent un niveau émotionnel élevé. Les émotions sont des réactions physiologiques incontrôlables. Toutou ne se réveille pas un matin en se disant « Tiens, aujourd’hui, si je vois un camion poubelles, je vais aboyer après de façon frénétique, je vais tirer au bout de ma laisse à en déboiter l’épaule de mon/ma maître/sse ». Il voit le camion, il réagit. L’émotion est spontanée.

Les déclencheurs

Il s’agit d’éléments qui provoquent des réactions émotionnelles vives chez le chien. Ils peuvent lui inspirer des émotions positives autant que négatives ; par exemples : le chien qui voit un autre chien qu’il adore et veut réduire la distance entre eux, le chien qui voit un enfant qui court et crie et veut conserver voire augmenter la distance entre eux.

Ils peuvent provenir d’un manque de familiarisation à ces éléments, d’une expérience que le chien a vécue, d’un état de santé influençant sa perception de ces éléments, et de maints autres causes (parfois combinées).

Le chien est susceptible d’y réagir en les voyant autant qu’en les entendant, voire en les sentant aussi.

Les apprentissages

Un état émotionnel élevé altère les compétences cognitives. Toutou n’est alors plus aussi aisément apte à observer, à analyser ce qu’il observe, à en retenir des ajustements à faire et comment les faire. 

L’instabilité dans laquelle ce « déclenchement » le met rend les apprentissages plus opaques. Son écoute est plus limitée car il est concentré surtout sur le déclencheur. Son attention passe au travers d’un entonnoir sur lequel il a un contrôle très restreint, voire inexistant.

En travaillant sous un seuil de déclenchement – que ce soit de peur, d’excitation ou de frustration (c’est-à-dire l’instant où il n’est plus attentif, où son corps se fige, où ses muscles sont tendus), nous sommes en mesure de modifier l’émotion, et que ses comportements suivent d’eux-mêmes parce qu’ils ne seront alors plus alimentés. Le travail portera mieux ses fruits tant qu’il ne passera pas au-delà de ce qu’il peut gérer émotionnellement. 

L’ajustement au seuil

Je comparerais cela à un feu tricolore : s’il a un comportement calme ou joyeux et qu’il se réajuste à la situation, le feu est au vert ; s’il commence à être tendu, c’est déjà à la limite du seuil et le mieux est de faire marche arrière pour lui laisser de l’espace et du temps pour ré-évaluer la situation (cela peut n’être que quelques mètres et secondes) ; s’il est en “crise”, incapable de changer de stratégies ou de signes de communication, le feu rouge a été grillé et le mieux est de sécuriser la situation et revenir plus tard pour le travail.

Ce seuil est fluctuant, impliquant qu’il peut parfois se situer à vingt mètres d’un déclencheur et parfois à trois mètres. Cependant, ce n’est pas parce que Toutou déclenche à dix ou cinq mètres qu’il était bien à neuf ou quatre mètres ; c’est juste ce que je vois à cet instant-là.

Mes objectifs sont que, en fonction de l’émotion sous-jacente et la fonction du comportement mis en place, Toutou soit à même d’être en présence de certains éléments sans qu’ils ne déclenchent chez lui des réactions vives et que la distance puisse se réduire au fur et à mesure des entraînements.

Pourquoi ne pas confronter le chien directement ?

  • Mon intérêt n’est pas juste dans les comportements du chien. 

  • J’évolue avec lui, pas malgré lui. 

  • Je ne le veux ni aux aguets, ni résigné. 

  • Je le veux apte à réfléchir sur son environnement et prendre des décisions (guidées parfois) qui le rendent plus à même de s’intégrer sereinement dedans.

  • Parce qu’être confronté régulièrement à un état de stress élevé ne s’est pas prouvé comme efficace pour induire une résilience solide chez les chiens. 

  • Plus il répète ces comportements liés à des émotions élevées, plus il est susceptible de les mémoriser et de les ancrer. Or, je veux l’inverse.

Vous ne verrez donc pas de modifications apparaitre spectaculairement en travaillant avec moi. Pourtant, elles ont lieu. C’est mon choix d’aborder certaines problématiques ainsi, qu’il s’agisse de comportements réactifs ou liés à de l’anxiété de séparation.


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