Je ne suis pas fan de parler de « réactivité » car :
il s’agit plutôt de comportements réactifs : le risque d’étiqueter un chien comme s’il se résumait à cela est important ;
il n’y a pas « la » réactivité, mais « des » réactivités.
Même si les comportements peuvent, d’apparence, sembler les mêmes – tirer en laisse, aboyer, être hors de contrôle, être dans une réaction intense, sauter, leurs motivations s’ancrent parfois à l’opposé : réduire la distance ou l’augmenter avec l’élément qui fait réagir de façon excessive.
D’un côté, on aura un chien qui ne supporte pas qu’un élément soit loin de lui ; alors que de l’autre côté, on aura un chien qui ne supporte pas qu’un élément soit près de lui.
Il est à garder à l’esprit que « près » et « loin » sont des appréciations subjectives selon la perception du chien. Même si on peut mesurer en mètres, en nombre d’arbres, en nombre de voitures garées, selon son humeur, selon sa santé, selon son passé avec l’élément, la distance peut varier.
Réduire la distance
Le chien est alors motivé par une rencontre avec l’élément. Il s’apaise et ses comportements excessifs se réduisent lorsqu’il en est à proximité. Son langage corporel n'est pas tendu, ne montre pas d'hostilité, voire il montre des bonds légers, une queue qui remue vers sa droite.
Il peut s’agir de frustration de la part d’un chien qui veut jouer avec un autre par exemple.
Augmenter la distance
Le chien est alors motivé par l’éloignement avec l’élément ; si ce dernier ne s’éloigne pas de lui-même, il va adopter des comportements hostiles pour le presser de le faire, par intimidation. Il est susceptible de s’apaiser et ses comportements excessifs se réduire lorsque l’élément cesse de s’approcher, s’écarte et part.
Il peut s’agir d’un mélange de peur et de colère de la part d’un chien qui a vécu une expérience négative avec un enfant par exemple.
Identifier le pourquoi du comment de cette réactivité
L’intérêt d’identifier clairement la motivation du chien est d’être en mesure de mettre en place la stratégie la plus adaptée. Je ne traite pas un chien apeuré par les enfants de la même manière qu’un chien joyeux qui considère tous ses congénères comme des copains.
Le cas où le chien a envie de réduire la distance, la réduction peut devenir un renforçateur s'il montre des comportements calmes ; il peut aussi avoir besoin qu'on lui (ré-)apprenne à se présenter et à gérer ses émotions et leur trop-plein d'un point de vue général.
Le cas où le chien a envie d'augmenter la distance, je vais commencer par changer sa perception émotionnelle qu'il a de l'élément qui déclenche ses comportements, tout en le gardant dans une zone où ses aptitudes intellectuelles ne sont pas écraser par sa motivation à rétablir un éloignement, pour qu'enfin il y devienne indifférent, ou même à l'aise.
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