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L'anthropomorphisme, ami ou ennemi ?

L’anthropomorphisme est : attribuer aux chiens (parce que là je ne parle que d’eux) les comportements, sentiments et caractéristiques des êtres humains.

Concernant les chiens, ce mot semble être devenu une tare. Le fait d’être « accusé » de faire de l’anthropomorphisme implique qu’on considère le chien de façon inappropriée, qu’on en a une méconnaissance et les place à un niveau d’égalité avec l’humain en terme de valeur existentielle.

Les émotions

Nous sommes sûrs en 2024 que, tout comme les humains, les chiens ressentent les six émotions primaires : peur (éviter un danger), surprise (se préparer à se qui vient après), dégoût (éviter un poison), tristesse et joie (partager ce qu’on ressent), colère (changer une situation).

Les émotions sont des réactions physiologiques de brève durée. 

D’autres émotions ne sont pas encore évaluées ou sont considérées plus complexes pour être attribuables aux chiens car elles requièrent des compétences cognitives plus avancées.

La frustration : s’impatienter pour obtenir quelque chose, trépigner, aboyer, gémir

La jalousie : s’interposer entre deux individus par crainte de perdre l’attention

L’excitation : être dans un état d’éveil élevé face à un stimulus

Je suis sûre que maints d’entre vous reconnaissez ces états émotionnels chez vos chiens.

Le regard coupable

« Il sait ! » 

Vous découvrez Toutou en train de baisser sa tête, montrer le blanc de ses yeux, se cacher, marcher en ayant le corps le plus bas possible, détourner la tête. Et ce, pendant que vous lui montrez ce que vous considérez être une bêtise. Peut-être a-t-il déchiqueté le papier toilette, creusé dans le jardin, mangé votre sandwich sur la table, détruit vos chaussons, etc.

S’il présente ce comportement, c’est pour vous un aveu qu’il reconnaît qu’il a mal agi, qu’il savait qu’il ne devait pas commettre ces actes.

Plusieurs expériences ont été reproduites afin d’en vérifier que le résultat ne variait pas :

1/ un chien est placé avec un expérimentateur ; une saucisse est posée au sol ; le maître du chien sort après lui avoir ordonné de ne pas y toucher ; l’expérimentateur incite le chien à la manger ; le chien la mange ; à son retour, le maître n’est pas content.

2/ le même chien, le même scénario, sauf que cette fois l’expérimentateur prend la saucisse et la cache. Avant même que le maître ne sache ce qui s’est passé réellement, le chien adopte le comportement décrit au paragraphe précédent quand il revient.

Lorsque votre chien adopte ce regard « coupable », il n’avoue rien ; nous ne savons pas encore si les chiens sont capables de ressentir de la culpabilité au sens humain du terme. Ce qui est sûr est que ces comportements sont ceux d’un évitement de conflit. D’ailleurs, dans l’expérience, il est vraisemblable que le chien ait appris que l’absence de la saucisse met son maître en colère, pas le fait que ce soit lui qui l’ait mangé.

La vengeance

« Il le fait exprès pour se venger »

La vengeance se définit, selon le Robert, par un « dédommagement moral de l’offensé par punition de l’offenseur ».

La première problématique qui se pose avec la vengeance est que les chiens ne perçoivent pas le monde selon la moralité des humains (qui eux-mêmes ne la perçoivent pas tous de la même façon en fonction de leur culture et expériences de vie). Pour les chiens, il existe surtout ce qui est dangereux, neutre, sécurisant.

Une offense implique que Toutou fut vexé par votre comportement sur un terme assez long pour qu’il maintienne un plan et le mette en application.

Pour se venger, il est nécessaire : d’avoir connaissance de ce qui est punitif et désagréable selon l’offenseur, ce qui le démotivera à reproduire le comportement jugé offensant, d’établir un plan avec diverses actions et intervenants possibles pour parvenir à ses fins.

Un chien qui détruit chez vous parce que vous avez été au cinéma ne se venge pas, il réagit émotionnellement à un contexte précis.

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