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Abandon versus replacement

Sujet ô combien délicat à aborder ! Qui mérite pourtant de ne pas demeurer tabou.

Je pense que le contexte positionne l’action des humains et atteste aussi de leurs motivations. C’est donc loin de n’être qu’une question de sémantique.

L’abandon

Jeter son animal par-dessus la grille d’un refuge, l’attacher au portail du refuge, le délaisser en forêt ou sur une aire d’autoroute loin de chez soi, le déposer en refuge car il a des comportements normaux pour un chien mais indésirables pour l’humain et qu’on refuse d’y accorder du temps en éducation, faire du chantage auprès d’associations pour qu’elles le récupèrent avant de demander une euthanasie de complaisance à un vétérinaire.


chien abandonné sur la route

Le replacement 

Déterminer que les besoins de l’animal ne peuvent plus être comblés, que l’environnement dans lequel il vit ne répond pas à son bien-être, faire la démarche seul ou accompagné de trouver un autre foyer qui lui correspondra.

Dans le 1er cas, c’est le confort de l’humain qui prime. Dans le 2nd cas, c’est celui du chien qui prime.

Cela n’engage que moi, mais quelqu’un qui dépose son chien en refuge ou auprès d’une association parce qu’il perd sa maison, parce qu’il est atteint d’une maladie grave, est dans une démarche de replacement sans en avoir les moyens logistiques.

Il existe certainement autant de raisons, légitimes ou non, personnelles ou non, compréhensibles ou non, acceptables ou non, de ne plus vivre avec un être. Ceci étant, gardons bien à l’esprit que c’est nous, humains, qui faisons entrer les chiens dans nos vies. C’est nous qui leur imposons notre mode de vie alors qu’ils n’ont pas la même perception du monde et ne l’évaluent pas comme nous. Ce sont eux qui cherchent le plus à s’adapter à nous.

Prenons plusieurs exemples concrets : 

➡️ un chien qui souffre d’anxiété de solitude : ses humains travaillent des heures durant dans la journée ; ils ne connaissent personne capable de le garder et ne souhaitent pas faire appel à des inconnus. Plusieurs options s’offrent à eux : mettre en place un protocole de désensibilisation à la solitude (pendant lequel le chien ne sera seul que pendant les exercices), garder leur chien sans mettre en place de protocole de désensibilisation et risquer une plainte des voisins, garder leur chien et mettre autour de son cou un collier qui émettra un stimulus désagréable pour qu’il cesse ses vocalises, replacer leur chien dans un foyer dans lequel les personnes sont présentes aussi souvent que possible.

➡️ un chien qui souffre d’anxiété aux bruits : il vit en ville, dans un quartier animé ; des cours sont donnés régulièrement mais il demeure inquiet à chaque stimulus. Plusieurs options sont alors possibles : garder le chien et lui administrer des anxiolytiques à vie, garder le chien dans un espace restreint (appartement et quelques rues) et l’emmener de temps en temps à la campagne pour qu’il décompresse, le replacer dans un foyer à la campagne.

➡️ un chien qui manque d’exercices : il vit en ville, a des balades régulières ; il présente des comportements hostiles par moments ; la santé de ses maîtres se dégradent. Plusieurs options se présentent : engager un professionnel le plus régulièrement possible pour promener et faire courir le chien afin de répondre à ses besoins (et faire diminuer ses comportements indésirables liés à son manque de dépense), garder le chien et compenser son manque d’exercices physiques par plus d’exercices mentaux, garder le chien et accepter ses comportements et éviter toute rencontre et croisement qui les déclencheraient, replacer le chien auprès de personnes dynamiques.

➡️ un chien qui ne supporte plus l’autre chien : ils ont toujours vécu ensemble ; sont de la même famille canine ; les maîtres mettent en place des exercices et des séparations. Plusieurs options sont à leur disposition : continuer de séparer les chiens et poursuivre des exercices sans garantie de réconciliation, garder les chiens et les réprimer dès qu’ils se regardent hostilement, garder les chiens et les museler tout le temps, replacer un des chiens dans un autre foyer avec lequel il serait en contact pour ne pas le perdre de vue.

Dans aucun cas, la moindre décision est « facile » à prendre, car elle implique d’adapter son quotidien, d’accepter un deuil, une séparation, de faire des choix qui vont parfois à l’encontre de son propre bien-être en tant qu’humain, ou de celui du chien, ou de celui des deux.

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